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Le cinéma d'octobre (Mommy / Saint-Laurent / Le Labyrinthe / Les Boxtrolls / Papa was a Rolling Stone)

Publié le par Sébastien Almira

                             
Mommy, de Xavier Dolan, 2h15 *****
Je crois qu'il n'y a pas de mot pour décrire le travail d'écriture et de réalisation de Xavier Dolan, le jeu de ses acteurs, impressionnants (Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval et Suzanne Clément en tête), la photographie remarquable, le choix des titres parsemés tout au long du film qui auraient pu paraître ringard et ridicule, les dialogues ciselés à la perfection. N'ayons par peur des mots, Xavier Dolan est un prodige et sait s'entourer. Ne ratez pas cette pure merveille.



                             
Saint-Laurent, de Bertrand Bonello, 2h30 ***
Après l'officiel et académique Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert, voilà la version underground, esthétique et osée, mais un peu trop longue, de la vie du mythique couturier. Gaspard Ulliel succède à Pierre Niney dans le rôle phare et je dois dire que j'ai été bluffé par sa prestation. Bertrand Bonello a de surcroît beaucoup travaillé l'esthétique de son film, en faisant une véritable œuvre d'art. Parfois déstabilisant, qui tient souvent du génie, très esthétique, ce second film sur YSL a tout ce qu'on attend d'une œuvre d'art.



                             
Le Labyrinthe, de Wes Ball, 1h55 **
Nouvelle adaptation d'une dystopie à succès pour ados, Le labyrinthe entend bien suivre ses grands frères Hunger Games et Divergent. Chaque moi, la boîte envoie des vivres et un nouveau au cœur du labyrinthe. Une trentaine d'adolescents et de jeunes adultes y sont enfermés depuis trois ans sans souvenir du monde extérieur. Attention à la testostérone : les proies du labyrinthe sont exclusivement masculines. L'arrivée de Thomas va tout chambouler puisque lui n'a pas l'intention de rester là (genre, les autres, ils sont trop cons depuis trois ans...).

Le scénario est autant efficace et intéressant (à vérifier sur les prochains tomes) que les acteurs sont mauvais et que pas mal de scènes sont ridicules et bancales, voire illogiques.


                             
Papa was not a Rolling Stone, de Sylvie Ohayon, 1h35 ***
Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale et dont elle espère bien un jour sortir.

Inspirée de sa propre vie, Sylvie Ohayon signe un premier film touchant, juste, drôle et beau. Elle joue avec les clichés sans vraiment tomber dedans. La bande originale est géniale (si quelqu'un trouve la tracklist, je cherche désespérément le titre d'un morceau aux allures de disco-funk extraordinaire), les acteurs saisissants (quel parfait salaud, ce Marc Lavoine !) et quelques scènes sont remarquables (la première vaut son pesant de cacahuètes).


                             
Les Boxtrolls, de Graham Anable et Anthony Stacchi, 1h30 *****
À Cheesebridge, « a gouda place to live », on ne s'intéresse qu'au luxe, à la distinction, au fromage et à se protéger des boxtrolls, horribles monstres vêtus d'une boîte en carton qui remontent des égouts la nuit pour voler ce que les habitants ont de plus cher. Ils ont même enlevé un enfant, voilà dix ans.

Bon, nous, on se rend vite compte que les Boxtrolls sont en fait des collectionneurs d'objets en tout genre et des travailleurs émérites et plutôt attachant (attention, les Mignons ont du souci à se faire !), qu'ils ne sont pas méchants pour un sou et qu'ils n'ont enlevé personne. Mais Archibald Trappenard a bien l'intention de les supprimer jusqu'au dernier afin d'intégrer la haute société.
Film d'animation en stop motion (travail de dingue, d'ailleurs) des studios Laïka signé par le réalisateur de Coraline et celui des Rebelles de la forêt, Les Boxtrolls fait le pari d'une aventure drôle et efficace, doublé d'un message humaniste et d'une esthétique superbe. Un très beau film d'animation qui mériterait une visibilité plus importante histoire d'aller titiller certaines grosses productions niaiseuses et banales.

Bonus Les Boxtrolls :
Pour concevoir le film, il fallait une semaine à un animateur pour réaliser 3,7 secondes de pellicule, c’est-à-dire 90 plans. D'autres chiffres témoignent de la complexité du projet, qui nécessita :
- 892 lampes dont 68 équipements de fluorescents
- 13 modélistes
- 12 charpentiers
- 9 peintres
- 8 décorateurs
- 4 paysagistes pour la construction des 79 plateaux qui ont été construits pour les 26 décors du film.
- 37 kilos de colle en stick
- 96m3 de savon
- 89 sprays de peinture
- 1 000 feuilles de papier de verre
- 2 000 bâtons de glace
- 2 904 doughnuts
- 12 000 boules de coton
- 35 m2 de contreplaqué
- 1 300 boîtes d’archives contenant près de 53 000 visages (qui sont archivés dans la bibliothèque de Laïka).

53 000 visages ont été imprimés en 3D, dont 15 000 pour le personnage d’Œuf. Snatcher dispose de 1 118 000 expressions, Winnie 600 000 et Œuf en a 1 400 000. Et le film contient 180 plans d’humains numérisés, et 131 de Boxtrolls numérisés.

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S
Et les Boxtrolls ! Roselyne l'a vu avec Bettina, elles ont adoré !
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M
Hâte de voir Mommy et Saint-Laurent!
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