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Alessandro Piperno, Là où l'histoire se termine, roman traduit de l'italien par Franchita Gonzalez Battle, 290 pages, Liana Lévi, août 2017 *

Publié le par Sébastien Almira



En choisissant le nouveau Piperno, je m'attendais à tomber en plein dans la tradition des grandes histoires de familles italiennes : populaire et mordant, désinvolte et entraînant.
Je ne me suis pas trompé sur toute la ligne mais autant vous le dire tout de suite : je suis déçu par cet auteur dont on dit souvent des louanges.
De ce dernier, La Repubblica a écrit « Piperno est l'architecte d'univers dont on ne voudrait jamais s'éloigner » et il Corriere della serra que « la fin est un coup de poignard en plein cœur. »

Matteo Zevi, Juif Romain, est le seul de sa lignée à ne pas avoir fait de grandes choses. Il a quitté femme et fils (Giorgio) pour une plus jeune (Federica) avec qui il a eu une fille (Martina) avant de se barrer à San Fransisco pour fuir le mafieux à qui il devait un paquet d'argent. Il se mariera deux autres fois et, seize ans plus tard, le fameux mafieux venant de décéder sans laisser de descendant, il revient à Rome comme une fleur, s'attendant à ce que tous soient à ses pieds.
Si Federica, qui n'a pas touché un homme depuis belle lurette, se pomponne avec attention, Giorgio et Martina ont d'autres chats à fouetter (restaurants qui marchent du tonnerre et femme enceinte pour le premier ; vie sentimentale chaotique, entre petit ami peu intéressant, beaux-parents aristo trop bien pensant et belle-sœur dont elle est certainement amoureuse pour la deuxième).

Dans tous les sens du terme, Là où se termine l'histoire devient un champs de bataille : tensions, non-dits, disputes, personnages caricaturaux jalonnent un roman mal écrit (ou traduit ?) tant bourré de répétitions, lourdeurs, maladresses et exagérations qu'on ne peut les compter. La deuxième moitié est mieux travaillée, à moins que je ne m'y sois habitué.
Si le roman n'était que bancal, j'aurais pu m'en accommoder. Mais il a fallu que Piperno prenne ses lecteurs pour des idiots (à moins qu'on ne soit encore payé à la ligne en Italie) en tirant en longueur la moindre explication. Chaque scène est un documentaire d'une lourdeur sans fin et, si vous n'avez pas compris quelque chose, ne vous inquiétez pas, il y reviendra quelques lignes plus tard.
Ce que vous avez en revanche compris aisément, c'est que je me suis emmerdé à aller jusqu'au bout, à attendre que cette histoire se termine et je ne vous le souhaite pas.

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