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Kiesza, Sound of a woman, 13 titres, Island Records, octobre 2014 ****

Publié le par Sébastien Almira



Alors que la génération ayant grandi dans les années 90 voit se monter autour d'eux toute une tripotée de produits et de projets, que les DJs ne cessent de s'inspirer des tubes dance de cette décennie kitsch à mort (chez quel DJ n'entend-on aucun sample 90s, aucune ressemblance troublante, aucune reprise?), ne voilà-t-il pas qu'une petite rousse née à Calgary en 1989 nous pond un album tout droit sorti de la décennie culte ?

Après avoir pris des cours de claquettes, de musique jazz et d'art dramatique, avoir passé quelques années dans la Marine au point d'être recrutée par l'armée comme sniper, Kiesza Rae Ellestad préfère enregistrer un album de démo multi-genres pour candidater à l'école musicale Selkirk College au Canada. Elle y étudie pendant un an le chant, la guitare et le clavier avant d'obtenir une bourse pour le Berklee College of Music de Boston.

Un professeur lui fait rencontrer un ancien élève devenu producteur, il s'agit de Rami Samir Afuni. Elle joue devant 30 000 personnes au Trafalgar Square pour le Canada Day, prête sa voix au groupe norvégien Donkeyboy pour la tuerie Triggerfinger et propose des compositions à Rihanna, Kylie Minogue, Icona Pop et Jennifer Hudson.

En janvier 2014, elle sort enfin son premier single, HideAway, coécrit, produit, mixé et enregistré par le fameux Rami Samir Afuni. Plusieurs millions de vues sont rapidement atteints sur Youtube, l'électro délicieusement nineties de Kiesza fait sensation dans le monde entier. Elle reprend le tube de Haddaway, What is love, au piano dans une version renversante, le superbe Take me to church de Hozier à la guitare encore une fois de façon sublime et propose son second single « officiel » et seconde pépite electro, Giant in my heart.

       

Et c'est il y a quelques semaines que son premier album, Sound of a woman, quasi entièrement écrit, compoé, produit et mixé par Kiesza et Rami, véritable plaidoyer pour les années 90, a paru. Que ce soit de l'electro, de la pop ou du R'n'B lounge à la Janet Jackson, on n'a jamais besoin de sa date de naissance pour savoir dans quelle décennie a grandi cette fille. Je sais, je me répète, mais je suis tellement enthousiaste devant cette fille, son album, ses titres et sa voix, devant ces années 90 dans lesquelles j'ai grandi aussi. Non mais sérieux, une soirée sans Rhythm of the night de Corona ??? Les années 90 ont été un gros vivier de daubes et de kitsch, mais sérieusement, combien de groupes de rock cultes ? Combien de courants musicaux ? Combien de tubes inoxydables ? Et puis, c'est aussi les dernières années quasiment de l'industrie musicale, mais c'est une autre histoire.
Quel pied d'écouter les tueries electro HideAway, No Enemiesz, The Love ou encore Giant in my Heart, la pop défrisante de Sound of a woman, le titre Over Myself, deep house délicieusement badante, le son de Losin' my Mind (feat. Mick Jenkins) ou encore Vietnam que j'appelle « R'n'B lounge » parce que je ne sais pas ce que c'est vraiment, la puissance émotionnelle de l'impressionnante reprise de What is Love au piano et du final Cut me Loose.


Kiesza m'a renversé avec ce retour en arrière délicieusement orchestré et produit, avec cette voix extraordinaire toute droit sortie des mêmes années que ses codes esthétiques, son look et ses rythmes endiablés et lancinants. Après Corona, Haddaway, Scatman, La Bouche, Capella ou encore M People, les années 90 sont bien parties pour hanter vos nuits grâce à Kiesza !

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S
Du pur concentré de talent cet album! D'ailleurs elle est aussi excellente en live!
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S
Places prises, merci !
S
Elle sera le 06 février à Paris et à un prix largement raisonnable, l'occasion de ne plus me détester, n'est-ce pas?
S
Non, ne me dis pas que tu l'as vue en live, je ne te connais pas, mais je détesterai assurément !