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Le cinéma de janvier 2015 2/2 (Wild / Charlie Mortdecai / The Foxcatcher / Les nouveaux sauvages / L'interview qui tue)

Publié le par Sébastien Almira


                      
Wild, de Jean-Marc Vallée, 1h55 ***
Reese Witherspoon, 1m57 campe Cheryl Strayed, addict au sexe et aux drogues, dont le couple a détruit son équilibre. L'histoire vraie de cette Américaine qui tourne le dos à son passé en se lançant sur le Pacidic Crest Trail, 1700 kilomètres de désert seule, à pied, de Mexico à l'Oregon. Avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue (jouée par la merveilleuse Laura Dern), Cheryl va affronter ses peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force.

Dès le début, l'ennui et mon incompréhension face au choix du film guettaient. Ensuite, ç'a été l'agacement avec la construction hésitante des souvenirs de Cheryl. J'ai trouvé ça longuet, j'ai détesté pleurer à quasi chacun des horribles souvenirs (il faut vraiment que j’arrête de voir des films où un parent meurt après une déchéance sur un lit d’hôpital), et j'ai finalement trouvé assez bon cet Into the Wild féminin qui permettra peut-être à Reese Witherspoon de renaître, comme le personnage qu'elle incarne.


                     
Charlie Mortdecai, de David Koepp, 1h45 ***
Beaucoup de monde est à la poursuite de Charlie Mortdecai, aristocrate so british : des Russes fous furieux, les services secrets britanniques très remontés, un terroriste international, même son épouse, etc. Pour se tirer des situations impossibles qui le guettent, l’élégant marchand d’art et escroc occasionnel n’a que son charme. Il va lui en falloir beaucoup s’il veut s’en sortir vivant et être le premier à retrouver le tableau volé qui conduit au trésor caché des nazis.

Raffiné, drôle, entraînant, héros évidemment (assez bien, il faut le reconnaître) campé par Johnny Depp, bien construit, bien mené, blablabla, ce film permettra certainement au réalisateur de films d'action un peu beauf de montrer autre chose. Mais arrivé à la fin, reste toutefois l'impression qu'il manque quelque chose. Vous me voyez bien incapable de dire pourquoi mais le fait est que je suis resté sur ma faim.


                      
Foxcatcher, de Bennett Miller, 2h10 **
Channing Tatum campe un lutteur médaillé d'or qui se fait remarquer par un milliardaire de l'armement avide de devenir coach de sportifs qui feraient rêver la nation, histoire de raviver la flamme d'américains qui sombrent dans la morosité. Sous les traits de Steve Carrell, il n'aura en fait de cesse de vouloir instaurer un jeu de dominant-dominé avec son poulain.

Le jeu du duo d'acteurs, le scénario, le réalisateur (celui de Truman Capote et du Stratège) la psychologie des personnages, l'apparente réalité des entrainements et combats (après tout, je n'y connais rien en lutte), etc.,  tout sur le papier semble parfait, pris un par un. Mais une fois assemblé, il manque quelque chose. De l'âme, du plaisir, de la passion, même les personnages ne semblent pas passionnés lorsqu'ils le clament. Bref je me suis fait chier.


                      
Les nouveaux sauvages, de Damian Szifron, 2h *****
Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveau sauvages franchissent l'étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison en amour, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l'indéniable plaisir du pétage de plombs.

C'est ce que racontent les six « courts » qui composent ce film argentin produit par les frères Almodovar. Et putain (parce que c'est le moment d'être grossier dans cet article), ça dépote ! C'est vivifiant, drôle, osé, sauvage, décapant, social, captivant, sociopathe, percutant, terrible, agaçant et toujours jouissif.
Ça réveille vos instincts, c'est bien joué et visuellement y'a rien à dire, l'image est belle, les plans bien choisis, la teneur des dialogues bien dosée, tout semble calculé au millimètre près et tout est parfaitement réussi. Les nouveaux sauvages est diaboliquement génial !


                      
L'interview qui tue, de Seth Rogen et Evan Goldberg, 1h45 ****
Au départ, il y a Dave Skylark, un animateur un peu idiot qui interview des people sur des sujets intimes et embarrassants dans le show qui porte son nom, le Skylark Tonight. Aaron, son producteur en a marre de se faire traiter de merde et veut donner une nouvelle impulsion au show. C'est alors qu'ils apprennent que Kim Jong-Un est fan de leur émission. Ni une, ni deux, ils envoient une demande d'interview et la CIA s'en mêle en leur demandant d'assassiner le dictateur une fois en Corée.
Bien entendu, rien ne devra se passer comme prévu dans ce film un peu potache, drôlement efficace et bien ficelé. Le scénario ne s'embarrasse pas de fils trop compliqués mais n'a pas à rougir de la tâche qui lui incombe. James Franco s'amuse et excelle dans son rôle de présentateur beau gosse un peu excentrique sur les bords, tandis que Seth Rogen, co-réalisateur, joue le producteur du Skylark Tonight bien mieux qu'il ne jouait dans Nos pires voisins.
Franchement, vu les notes sur allociné, je m'attendais à une grosse daube et ce n'est pas le cas. C'est pas LE film qui tue, mais il ne manque pas d'humour et se bat plutôt bien !

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