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Mylène Farmer, en tournée, l'électro-choc acte II *****

Publié le par Sébastien Almira

Acte II : vendredi 4 et samedi 5 septembre au Stade de la Praille à Genève, vendredi 11 et samedi 12 septembre au Stade de France à Paris.




Voilà, après vous avoir fait part de  mes impressions sur le concert du 9 mai au Dôme de Marseille, exceptionnel, je le fais avec les concerts de la deuxième partie de cette tournée de tous les records : les stades.
Tournée de tous les records pour Mylène car si elle vend moins d'albums qu'auparavant, elle n'a jamais eu autant de spectateurs. Ce sont en effet pas moins de 550 000 personnes, fans ou non fans, qui l'auront vue sur scène en 2009, pour cette tournée que j'annonçais comme la meilleure à mon goût. Plus de 250 000 spectateurs en stades (les quatre précités ainsi que celui du Roi Baudoin à Bruxelles ce samedi 19), et près de 300 000 en salles au cours des mois de mai et juin.
Tournée de tous les records car, petit détail certes mais pas si futile que ça, je vous le disais dans mon premier article, cette tournée enchante autant les spectateurs que les médias. Grande première pour Mylène. Sur plusieurs dizaines de papiers, seuls trois à ce jour font part de mauvaises impressions sur le concert. Le premier faisait suite au concert de Douai, il ne faisait que reprendre les habituelles critiques faites à la chanteuse (pas de voix, toujours les mêmes chansons, trop d'effets, pas de présence, pas d'émotion, fausses larmes, calcul extrême de tous ses faits et gestes, etc.) sans argumenter. Le deuxième faisait suite au premier stade de Genève, et ne présentait rien de nouveau, sinon des fautes d'orthographe, de syntaxe et des erreurs concernant des titres ou autres, et se permettant de taxer le piano d'Yvan Cassar de "médiocre", la sono d'"abominable" 
(lire). Enfin, le troisième peut au moins se targuer d'argumenter, même si je ne suis pas d'accord avec lui (lire). Exceptés ces trois résistants, tous ont rendu les armes face à cette nouvelle Mylène Farmer, plus forte, plus présente, plus electro, plus à l'aise.
Tournée de tous les records car ce sont pas moins de 90 semi-remorques qui transportent 200 tonnes de matériel, 750m² d'écrans géants, plus de 1 500m² de scènes et de toiture, une dizaine de danseurs, ainsi que de musiciens et choristes, etc.



Vous pourrez me dire : à quoi bon refaire un article sur cette tournée ? Parce que, bien que les changements effectués ne soient pas fort nombreux, il y en a eu entre les concerts en salles et ceux en stade. Parce que les stades étaient une nouvelle épreuve pour la chanteuse, qui n'avait jamais chanté devant plus de 20 000 personnes (Palais Omnisport de Paris Bercy). Parce que l'ambiance n'était pas la même. Parce que le 12 septembre marquait son anniversaire. Parce qu'il y avait une première partie (Bale de Rua, une troupe de musiciens/danseurs Africains géniale). Parce que le remix signé Tomer G de Sextonik diffusé avant le concert a mis le feu. Parce que c'est un plaisir que d'en reparler.
Voici donc le deuxième et avant-dernier acte de cette tournée (le troisième sera la sortie des supports vidéo et audio prévus à partir de cette fin d'année).

Si la tournée met en scène l'album Point de Suture, seuls sept des onze titres étaient chantés en salles. Désormais, les statistiques tombent à six. En effet, dans les changements opérés dans la setlist, figure la disparition du final sur Si j'avais au moins. Si d'aucuns ont pu être déçus, j'ai été satisfait de la suppression de ce final que j'évoquais comme un simulacre attendu et bâclé d'Avant que l'ombre. A quoi je sers est remplacée par une énième et identique version de California dont on se serait volontiers passé, Laisse le vent emporter tout est rajoutée lors de la séquence ballades et enfin, Je te rends ton amour laisse la place à L'instant x et Fuck them all. Ces trois ajouts sont les bienvenus, mais qu'en est-il de Je te rends ton amour, une des trois chansons préférées de quasiment tous les fans ? Ces perturbations dans la setlist augmentent la durée du concert de deux heures à deux heures un quart. Des effets spéciaux sont ajoutés (dont certains l'ont été aux concerts de Douai, comme le laser rouge à la fin de l'interlude Avant que l'ombre), des images modifiées, d'autres rajoutées, mais dans l'ensemble, le décor et les projections restent les mêmes. On assiste à d'affreux rouge, jaune et vert qui remplissent l'écran géant pendant California alors que le reste du décor est joliment recouvert d'un marron orangé aux mêmes effets de Bretzel que le diadème orné de croix et d'une tête de mort que porte Mylène...



Pour paraître aussi proche de la pelouse or que des gradins et de la pelouse dite "normale", une avancée de plusieurs dizaines de mètres a été rajoutée, qui amène à une scène en forme d'étoile plongée au fin fond de la fosse. Les spectateurs du fond ont enfin un peu de Mylène pour eux, une Mylène qui sera ainsi plongée au milieu de l'arène (30 000 personnes à Genève, 80 000 à Paris) le temps de quatre chansons émouvantes (Nous souviendrons-nous, Rêver, Laisse le vent emporter tout et Ainsi soit je). Pour l'occasion, sa robe passe du bleu (en salles, voir ici) au blanc, pour un bien plus bel effet.

Côté son, les arrangements sont les mêmes qu'en salles, c'est-à-dire toujours aussi bons. L'effet électro de L'âme-stram-gram, Libertine, Sans Contrefaçon, Dégénération, C'est dans l'air et Désenchantée mettent la foule en transe et donne de furieuses envie de bouger !
La voix n'est pas toujours maîtrisée. Sur Ainsi soit je, catastrophique en salles, elle a changé la mélodie des derniers vers du refrain qui la faisaient trop monter dans des aigus qu'elle n'arrive plus à atteindre sans fêlure. Sur Paradis inanimé le premier soir au Stade de France, le stress se faisait largement sentir, puisqu'elle multipliaient les fausses notes. Sur C'est dans l'air, Mylène ne connaissait toujours pas les paroles et chantait toujours n'importe quoi ! Enfin, vous l'aurez compris, il y a eu des failles, des failles qui prouvent bien qu'elle est humaine, qu'elle a le droit à l'erreur, qu'elle ne calcule pas tout au millimètre près (ou qu'elle n'y parvient plus...) et, surtout, qu'elle ne chante PAS en play-back.
Il y a également eu quelques problèmes de sons lors de la première date de chaque stade. Sur Désenchantée (et Sans contrefaçon à Paris), une coupure de deux minutes s'est faufilée dans les stades. Le public a alors applaudi et chanté plus fort pour combler le vide. Le temps que l'équipe se rende compte que les baffles (?) avaient été coupées, ils ont continué à jouer, danser, chanter. Plus aucun son ne filtrait. Puis Mylène a ri. A Paris néanmoins, car à Genève, pour son premier stade, pour sa première coupure, ça ne l'a pas fait rire, ça l'a plutôt énervée. Les trois fois, elle a remercié le public de ne pas l'avoir huée, d'avoir continué à chanter et l'a même félicité ! Puis tout est rentré dans l'ordre.
Apparemment, le son était moins bon au fond des stades, apparemment, il y avait même un décalage d'une demi-seconde entre les images et le son qui leur parvenait, apparemment, ce fut pour eux une catastrophe, apparemment, les mauvaises langues bâtissent leur argumentation sur ce seul fait. En somme, apparemment, on n'a pas grand chose à reprocher à ce spectacle...



L'ambiance était infiniment meilleure qu'en salles, que ce soit à Genève ou à Paris. Mylène était, dans l'ensemble, beaucoup plus à l'aise lors de cette tournée que lors des précédentes, plus "chaude" aussi. Elle parlait plus, riait si elle se trompait dans la chorégraphie de C'est dans l'air, chantait un peu moins sur les ballades (^^), sautait plus, etc.
Le 12, l'ambiance était forcément à son paroxysme, anniversaire et dernière date en France obligent. Après un "Joyeux Anniversaire" repris au piano par Yvan Cassar, Mylène s'extasie d'avoir autant d'invités : "J'ai 80 000 invités pour mon anniversaire, c'est absurde !", lors de la reprise de C'est dans l'air, tubesque à souhait, s'exclame "je n'vous oublierai jamais, jamaiiis, JAMAIIIIS !!" avant de sauter sur l'avancée comme une enfant.
Mylène est toujours là, Mylène nous a fait attendre longtemps, mais Mylène nous a fait pleurer (le magnifique Nous souviendrons-nous, le doux Laisse le vent emporter tout, l'habituel Rêver, etc.), sauter (Désenchantée, Fuck them all, C'est dans l'air, Sans contrefaçon, etc.), chanter (tout le temps), hurler (souvent), nous déhancher (Pourvu qu'elles soient douces, Libertine, etc.), danser (souvent aussi), suer (non ! l'avantage principal des stades est l'absence de transpiration ! Excepté pour ceux qui l'ont ramenée de l'extérieur...), Mylène nous a offert sa meilleure tournée et, pour certains, son meilleur concert le 12 septembre 2009 au Stade de France. N'en déplaise à ses détracteurs, Mylène Farmer est la seule en France à déchaîner de telles passions, à vendre toujours autant de disques, à proposer des shows dignes d'une superproduction hollywoodienne et sera là encore longtemps (un peu, au moins...). En attendant le DVD, les CD, le deuxième Arthur, le prochain film, le prochain album, la prochaine tournée, etc. : Fuck Them All.

 

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K
Même en y étant, je n'aurais pas fait si complet ! Beau travail de critique !
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D
j'ai assisté au concert en salle au zenith de clermont le 6 mai et aux deux concerts de Paris et je dois bien avouer que les 3 fois m'ont envouté !! Outre le stress du debut de concert du 11 septembre Mylene a assuré comme une bete du debut a la fin ! S'il est une daite ou il fallait etre present c'etait evidement le 12 ou le public etait dans un furie assez impressionnante ! Jour egalement de son anniversaire ou elle a eu al primeur de se voir souhaiter un joyeux anniversaire par 80 000 personnes et par son pianiste qui a lui aussi joué le jeu ! Apres quelques jours maintenant je suis toujours sur ce petit nuage de joie tellement c'ete grandiose !
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