Arnaud Cathrine, Je suis l'idole de mon père, roman à partir de 13 ans, 150 pages, mars 2014, 9,20 € **
Doriand est le fils d'un auteur de romans ado en mal d'inspiration qui étale la vie de son fils dans ses livres. Ce qui provoque honte et fureur chez le principal intéressé.
Cet été, le joyeux tandem part en vacances dans une station balnéaire en Normandie. Au programme : hôtel étoilé à deux pas de la plage, resto gastronomique, soleil, bronzette et farniente.
Mais il se trouve que c'est dans la même ville que vivent les grands-parents de Doriand, ceux-là même qu'il n'a jamais rencontrés parce que son père ne les voit plus depuis belle lurette et n'en parle jamais.
C'est un sacré gros hasard, mais on passe, puisque le gros de l'histoire est basé sur ça : pourquoi les relations entre le père de Doriand et sa famille se sont-elles détériorées ? Que va faire l'adolescent pour sortir des griffes et du carnet de notes de son père ? Concernant son irrésistible envie de rencontrer ses grand-parents paternels ? Pour se dépêtrer d'une histoire d'amour fantasmée et impossible ?
Le roman aurait pu être délicieux si tout n'était pas survolé et si Arnaud Cathrine ne cherchait pas à tenir avec Doriand Salveig son Maxime Mainard. Je sais qu'Anne Percin n'aime pas les comparaisons avec son héros, mais il faut bien avouer qu'un ado narrateur, intelligent, drôle (beaucoup moins que Maxime), cynique, à qui il n'arrive (presque) que des catastrophes (familiales, amoureuses, « vacancières ») au milieu d'une tripotée de situations cocasses et périlleuses, fait inévitablement penser à Comment (bien) rater ses vacances (article ici).
Sauf que n'est pas Anne Percin, ni Maxime Mainard, qui veut.
Ça se lit, avec plaisir même. Mais, malgré l'histoire du père écrivain qui pompe la vie de son fils pour ses livres, cela reste du déjà vu. Qui plus est, pas assez développé. Ça manque de consistance, la fin est précipitée et le suspense voulu avec l'idée balancée à demi-mots par le narrateur sur une éventuelle suite n'est pas très efficace.